mardi 4 septembre 2012

quand je voyage avec et en elle ...


(Le voyage est, à mon sens, une découverte de l’Autre. ce texte est une dédicace à une amie qui a partagée mon dernier voyage et qui m’a beaucoup inspiré) 

Elle était grande de taille. Ses grands yeux brillaient et ses paupières touffues parlaient d’une féminité abandonnée qu’elle peinait souvent à cacher. Son sourire clair et brillant donnait à tout instant le désir de partager la bonne humeur. Ses lèvres marquaient son visage rond et ses cheveux châtains courts et lisses témoignaient d’une révolte permanente qu’elle menait contre sa nature prospère de fertilité. 

Son insouciance se transformait en jean permanent et en claquette laissant paraître des petits doigts  qu’elle garnit d’un manucure rouge vif pour dire qu’elle reste, au dessus de toutes les circonstances, la femme dont elle est fière d’être. Sa poitrine généreuse et ses seins bien galopés ne laissaient personne indifférent. Elle tenait parfois à les cacher, par des tee-shirts amples, pour jouer le rôle de l’innocente qu’elle adorait joué de temps en temps. 

Elle conservait en son âme une petite naïveté qu’elle croyait nécessaire pour la vie. Ainsi, elle ne soupçonnait jamais les regards admirateurs et ne se rendait pas compte des avances des uns ou des autres. Elle voulait échapper au rôle de la femme fatale qu’on lui a attribué du premier jour de sa naissance. 

A quel point était –elle accessible ? Personne ne peut trancher ou prétendre avoir la réponse. Quand à elle, la question ne se pose même pas. Elle était et restera exclusive à elle-même, à son imaginaire et à ses rêveries du beau temps et d’harmonie inconditionnée. 

Elle avait l’œil et le cœur mais pas la parole. Elle bafouait et gesticulait en vibrant quand il s’agissait de parler des sentiments ou des idées importantes. Pourtant, quelque chose de contagieux ou de passionné pénétrait irrésistiblement ses interlocuteurs. Son regard manipulait l’atmosphère et plus encore les âmes qui l’entouraient et qui la convoitaient en permanence. 

Son secret était la sincérité et la transparence. Carte sur table, noir ou blanc, pile ou face, elle n’a jamais su nuancer. Elle tranchait et restait cloitrée fièrement dans sa décision comme un Dieu qui ne regrette jamais le châtiment d’un diable. Elle se sentait, vraiment, supérieure, pas par son charme, ni par son intelligence mais par ses valeurs. Et même si elle se ravageait de l’intérieur pour des petits regrets, sa majestueuse allure ne tolérait  jamais le rabaissement à des gémissements qu’elle considère médiocres et inutiles.  

Sa frustration était l’obligation de subir autre chose que l’aventure et ses difficultés. Le certain était son pire ennemi. Elle a choisi de combattre la banalité de la vie et la facilité de la mort. Elle jouait avec les deux comme on joue à la carte. Elle était persuadée que tout est une question de calculs même si elle n’avait pas, souvent, fait les bons et éviter les mauvais. 

Son rire était sensuel et coquin mais loin de la vulgarité. Elle avait le don de garder l’attention des présents même quand elle boudait en se suffisant à son verre et sa cigarette qu’elle se retient toujours à allumer. Quand elle est de bonne humeur, le moindre détail de la vie obéit et devient gai et aimable. Elle avait la sensibilité d’ajuster le monde à son aise. 



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